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Pour les auteurs
Alice Ferrat  

Avoir une idée de livre : la concrétiser

Pour mon premier roman, ce ne fut pas bien compliqué, il s’agissait d’une autobiographie spirituelle en partie. Pour autant, je pense qu’elle était un formidable exercice (que l’on adhère ou non à mon histoire).

L’idée d’un roman

Concernant mon second roman, l’histoire sort bien de mon imagination, je me permets donc d’en parler avec un peu plus de certitude et de recule.

Je venais de ramener mon fils sur Aix-en-Provence, il faisait nuit. Je n’avais pas mis de musique, mon autoradio étant en rade. Il n’y avait que moi, la route et le fil de mes pensées.

Je ne songeais à rien en particulier : des banalités, mon repas du soir, le comportement de mes enfants (je comprenais que certains parents pètent littéralement les plombs)… puis l’étincelle. J’avais le titre en tête, les grandes lignes de mon intrigue et même la couverture ! Je visualisais exactement ce à quoi je voulais que ce prochain livre ressemble.

Lorsque je rentrai à la maison, je n’avais qu’un objectif : donner vie à cette étincelle, m’atteler à l’écriture de mon second roman.

Je n’eus pas trop de mal à terminer « Chut !« .

Pour ceux qui connaissent mon histoire, ou qui ont de quelconques notions des plans subtils, il sera aisé de comprendre que je n’étais pas tout à fait seule dans cette aventure. À peine deux mois plus tard, je sortais mon manuscrit sur papier, et je le passais à une amie pour une petite relecture.

Je pense que l’idée vient à nous, lorsque nous sommes prêts et le moment opportun. Je n’ai pas expérimenté le fameux « syndrome de la page blanche« , parce que j’étais dans l’accueil, le plaisir et la joie. Dès lors que nous sommes dans cette joie, le vide n’existe plus.

Il faut tout simplement attendre la bonne occasion.

Il ne faut pas avoir peur

La peur met un frein exponentiel sur la créativité.

Tous les sujets ne sont pas évidents à traiter. Il faut simplement se dire que cette histoire ne nous appartient pas, et se sentir libre de la partager.

D’aucuns n’aimeront pas votre style, peu importe, beaucoup l’apprécieront, si vous êtes authentique et que vous y croyez.

J’ai moi-même eu l’occasion de regarder un podcast dans lequel on affirmait qu’il fallait surtout éviter l’emploi du passé simple et du subjonctif imparfait… quelle déception de me priver de temps qui ont bercé ma jeunesse !

Quitte à passer pour ce que je ne suis pas, tant pis. Il est important de garder son identité propre. J’utilise bien sûr le présent de narration ou l’imparfait, mais j’aime conjuguer tous les temps (c’est le cas de le dire) au gré de mes besoins.

Ne pas avoir peur du jugement vous ouvrira bien des portes, soyez-en sûr.

Nous avons tous nos habitudes, notre méthode.

Si je vous affirme que je n’écris que lorsque j’en ai la possibilité, vous me diriez « alors ce n’est pas vraiment ton travail ! ». Pourtant j’ai bien l’intention d’en faire mon métier, mais les choses de la vie me rattrapent inéluctablement.

J’écris entre deux tâches quotidiennes, le soir avant de me coucher, tôt le matin lorsque mes enfants dorment encore. Le reste de ma journée est rythmé par les allers-retours à l’école, ma présence auprès des uns et des autres, un peu de sport, ma remise à niveau en vue de mon DAEU… alors je laisse les habitudes aux écrivains plus libres de leurs mouvements.

Je n’ai pas de cahiers où consigner mes idées. Je ne connais pas la suite d’une histoire à l’avance. J’aime découvrir un personnage au fil des pages, comme une lectrice lambda.

Pour « Chut !« , j’ai tout de même mis en place une frise chronologique, afin d’éviter les incohérences.

Si je n’ai pas l’envie ou le temps d’écrire, je n’écris pas, c’est aussi simple que ça. Je ne veux surtout pas que cela devienne une obligation, l’ayant vécu en tant que photographe professionnel.

Se laisser le temps de digérer, de faire autre chose.

J’ai déjà l’idée de mon prochain roman. Je me donne jusqu’à la fin du printemps pour m’y mettre.

Me concernant j’ai besoin d’assimiler ces quelques mois de travail. Je souhaite me consacrer à mes études notamment.

Pour que l’écriture reste un plaisir, il faut savoir passer à autre chose : lâcher prise. L’envie frappera à ma porte bien assez tôt ! Je conseille vraiment de faire pareil de votre côté. À moins que vous soyez inusable, auquel cas continuez ! Chacun son rythme après tout !

C’est un peu comme la pratique d’un sport : une personne qui décide de courir chaque matin à toutes les chances d’arrêter au bout de deux semaines. Il est important de tenir un objectif à sa portée surtout au départ. Ensuite, il sera tout possible d’accélérer la cadence, d’augmenter la distance et ses plages d’entrainement.

En conclusion

Je m’adresse en grande partie aux jeunes auteurs. Un romancier aguerri n’aura que faire de mes recommandations. Il y a des milliers de façons d’écrire ! Le principal étant de trouver celle qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page d’un manuscrit.

La patience sera votre alliée. Vous souhaitez commencer un livre, mais l’idée ne vient pas ? Elle est peut-être juste sous votre nez.

Soyez curieux de tout, étudiez chaque possibilité. La meilleure vous sautera aux yeux, lorsque vous serez capable de la mettre réellement en pratique.

Alice Ferrat.